Le "choc des savoirs", c'est d'abord une formule choc, une formule de communication dans laquelle excelle le premier ministre, formulée en amont des résultats des tests PISA. Les tests PISA sont plus que des tests de niveau (catastrophiques pour le ministère de l'éducation), c'est aussi une comparaison des situations et des méthodes dans différents pays. L'école française reste l'une des plus inégalitaires parmi les pays testés. C'est une de celles où les enfants passent le plus de temps en cours, mais c'est aussi une de celles qui prend le moins en compte le soutien social aux élèves et les relations avec les parents (Andreas Schleicher, OCDE).
Au collège, l'idée de groupes de niveaux n'est pas nouvelle: c'est une des propositions qui figurait dans le rapport de Louis Legrand en 1982. Mais outre que bien du temps s'est écolé depuis la réforme Haby qui fait que le collège unique n'est plus une nouveauté, les conditions proposées n'ont rien à voir avec celles du rapport Legrand: pas de travail en équipe des enseignants, pas de de tutorat pour ne citer que deux différences majeures.
La vision de l'école du premier minitre (du président de la république), c'est une école individualiste, concurentielle, stressante, dans laquelle la compétition est la règle permanente. C'est une école qui abandonne la mixité sociale, déjà bien insuffisante. Donc c'est une école qui fige l'assignation sociale.
La quasi totalité des syndicats d'enseignants et des organisations représentatives d'étudiants et de parents appellent à manisfester le samedi 25 mai.
