La propagande chinoise dans toute sa splendeur
baccalauréat black friday Jean-Michel Blanquer climat collège colonisation consommation Covid 19 démocratie Didac-TIC E3C école environnement éducation erreur Etats-Unis GAFAM globale green friday grève Internet lecture livre loi lycée marche nucléaire programmes REP Samuel Paty science web Yvan Illich
Tout le monde constate que le nombre de 4 500 morts en Chine à la mi-avril 2020 est invraissemblable (à la même date, en Europe où le démarrage de l'épidémie a été bien plus tardif, il est de l'ordre de 80 000 décès). Même si la comparaison de la mortalité dans différents pays est extrêmement délicate pour ce virus inconnu (elle dépend très certainement d'une multitude de facteurs comme la prise en charge par le sytème de santé, l'importance des mesures de type confinement visant à réduire la circulation du virus, des facteurs génétiques propres à chaque population, du climat, etc.), la différence entre la Chine et les pays européens est trop importante pour être explicable.
Mais la stratégie de la Chine reste la même depuis la prise du pouvoir par Mao Tsé-toung en 1949: accuser l'autre de mensonge pour mieux dissimuler le sien.
«que les pays occidentaux aient sous-évalué la gravité du virus ou qu'ils aient tardé à prendre des mesures ad-hoc, rendant ainsi l'épidémie incontrôlable, ne leur pose aucun problème de conscience et ne trouble en rien leur sommeil. Certains médias et analystes ont souligné à maintes reprises que la Chine avait, dans un premier temps, perdu trois précieuses semaines, (1a)
(...)
qu'ont donc fait les Européens et les Américains pendant les deux mois qui ont suivi le premier signalement de la Chine et un mois après la fermeture de Wuhan ? Leurs dirigeants ont déclaré qu'il ne s'agissait que d'une grippette, qu'il était inutile de s'inquiéter, que le virus ne frappait que les Jaunes et que de fait, le risque de le voir circuler dans leurs pays était minime (1b). (...). En revanche, il ne s'est trouvé personne pour réfléchir aux mesures de lutte contre l'épidémie ou à l'approvisionnement en équipements médicaux indispensables pour éviter d'être pris de court (2).
(...)
Des médias et des experts ont accusé la Chine d'avoir caché les vrais chiffres de la pandémie. D'après eux, avec 1,4 milliard d'habitants, comment croire qu'elle n'a eu qu'environ 80 000 personnes contaminées et seulement un peu plus de 3 000 décès! Ils en ont déduit que la Chine avait forcément menti. Et pourtant si la Chine a obtenu ce résultat, ce n'est ni par le mensonge ni par la dissimulation, mais bien parce que le gouvernement chinois a pris les mesures de prévention et de contrôle les plus complètes, les plus rigoureuses et les plus strictes pour détecter, signaler, isoler et traiter les personnes contaminées avec un maximum de réactivité, dans le souci premier de préserver la vie et la santé de sa population.
(...)
Or, dans le même temps, en Occident, on a vu des politiciens s'entre-déchirer pour récupérer des voix ; préconiser l'immunisation de groupe, abandonnant ainsi leurs citoyens seuls face à l'hécatombe virale (3); s'entre-dérober des fournitures médicales ; revendre à des structures privées les équipements achetés avec l'argent public pour s'enrichir personnellement ; on a fait signer aux pensionnaires des maisons de retraite des attestations de « Renonciation aux soins d'urgence »; les personnels soignants des EHPADs ont abandonné leurs postes du jour au lendemain, ont déserté collectivement, laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie;
(...)
l'OMS a fait l'objet d'un véritable siège de la part des pays occidentaux, certains lançant même des attaques ad-hominem contre son Directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les autorités taiwanaises, soutenues par plus de 80 parlementaires français dans une déclaration co-signée, ont même utilisé le mot nègre pour s'en prendre à lui.
(...)
(...)
qu'ont donc fait les Européens et les Américains pendant les deux mois qui ont suivi le premier signalement de la Chine et un mois après la fermeture de Wuhan ? Leurs dirigeants ont déclaré qu'il ne s'agissait que d'une grippette, qu'il était inutile de s'inquiéter, que le virus ne frappait que les Jaunes et que de fait, le risque de le voir circuler dans leurs pays était minime (1b). (...). En revanche, il ne s'est trouvé personne pour réfléchir aux mesures de lutte contre l'épidémie ou à l'approvisionnement en équipements médicaux indispensables pour éviter d'être pris de court (2).
(...)
Des médias et des experts ont accusé la Chine d'avoir caché les vrais chiffres de la pandémie. D'après eux, avec 1,4 milliard d'habitants, comment croire qu'elle n'a eu qu'environ 80 000 personnes contaminées et seulement un peu plus de 3 000 décès! Ils en ont déduit que la Chine avait forcément menti. Et pourtant si la Chine a obtenu ce résultat, ce n'est ni par le mensonge ni par la dissimulation, mais bien parce que le gouvernement chinois a pris les mesures de prévention et de contrôle les plus complètes, les plus rigoureuses et les plus strictes pour détecter, signaler, isoler et traiter les personnes contaminées avec un maximum de réactivité, dans le souci premier de préserver la vie et la santé de sa population.
(...)
Or, dans le même temps, en Occident, on a vu des politiciens s'entre-déchirer pour récupérer des voix ; préconiser l'immunisation de groupe, abandonnant ainsi leurs citoyens seuls face à l'hécatombe virale (3); s'entre-dérober des fournitures médicales ; revendre à des structures privées les équipements achetés avec l'argent public pour s'enrichir personnellement ; on a fait signer aux pensionnaires des maisons de retraite des attestations de « Renonciation aux soins d'urgence »; les personnels soignants des EHPADs ont abandonné leurs postes du jour au lendemain, ont déserté collectivement, laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie;
(...)
l'OMS a fait l'objet d'un véritable siège de la part des pays occidentaux, certains lançant même des attaques ad-hominem contre son Directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les autorités taiwanaises, soutenues par plus de 80 parlementaires français dans une déclaration co-signée, ont même utilisé le mot nègre pour s'en prendre à lui.
(...)
Ambassade de Chine à Paris, avril 2020
Dictature, dictature...
Ce texte, évidemment signé anonymement "un diplomate chinois en poste à Paris" (on imagine sans peine qu"un diplomate en poste à Washington a pu signer le même) est d'une violence inouie mêlant tout et n'importe quoi, les questions de fond, comme les détails les plus sordides, le vrai et le faux et surtout accusant les autres de mensonge pour mieux s'en dédouaner. Le texte a été jugé suffisamment choquant par le ministère des affaires étrangères pour justifier la convocation de l'ambassadeur de Chine (Ouest France, 14 avril 2020).Il est évidemment totalement faux d'écrire que les pays occidentaux ne s'interrogent pas sur leur stratégie, même si la question a été quelque peu différée dans l'attente de jours meilleurs. Contrairement à la République populaire de Chine la critique existe en France (You Tube, 12 avril 2020).
Le texte est tout azimut attaquant Taiwan (un pays dont la gestion de l'épidémie est exemplaire) et défendant l'OMS largement sous influence de la Chine.
Le texte complet permet en plus de remarquer une insistance particulière pour citer les études scientifiques concernant les mutations du virus (des éléments non repris dans l'encadré). Cette insistance n'est sans doute pas sans arrière pensée. L'idée que les mutations du virus l'aurait rendu plus aggressif avait déjà été invoquée par des chercheurs chinois le 3 mars (Tang, 2020). Elle est reprise ici en s'appuyant sur une étude cette fois américaine (Forster, 2020).
Les mutations (rapides) du virus permettent d'ores et déjà de retracer les routes de sa propagation. En l'état elles ne semblent pas suffisantes pour envisager des différences de virulence ou de contagiosité, mais la question peut-être posée en particulier pour la souche initialement présente à Singapour, ce qui expliquerait au moins en partie le succès rencontré dans la limitation de sa propagation. Pour le reste cette insistance semble surtout dictée par le fait qu'une augmentation de virulence de la souche européenne par rapport à la souche chinoise fournirait une explication au faible nombre de contaminés et de morts chinois donc peut, si nécessaire, contribuer à la dissimulation du mensonge.
Pour tous ceux qui conservent une affection particulière pour le peuple tibétain, ce texte publié presque 12 ans jours pour jours après l'article de l'agence officielle china.org décrivant l'épopée de la flamme olympique à travers Paris rappelle que rien n'a changé: la méthode chinoise reste toujours la même : accuser les opposants de tous les maux, minimiser l'importance de la contestation, ignorer les critiques, garder la ligne.
1a Le quotidien suisse letemps.ch avait publié un article révélateur à la mi-mars (Le Temps, 17 mars 2020). Mais depuis la parution du texte de l'ambassade de Chine, les médias occidentaux ont plutôt tendance à accentuer leur pression. Avec le recul du temps, ce qui s'est passé pendant les premières semaines de l'épidémie donne lieu à investigations. L'agence Associated Press a dévoilé le 16 avril des documents troublants (Takeaways from internal documents).
1b Donald Trump dans son insistance à utiliser les mots de virus Chinois (China virus) s'est montré très peu diplomate; et d'autres dirigeants populistes se sont malheureusement illustrés dans des discours similaires.
2 Il y a eu effectivement une grave faute qui a conduit à l'impréparation de la plupart des pays occidentaux; mais cette faute remonte bien en amont de la survenue de l'épidémie en Chine. L'aveuglement créé par le dicours dominant des ultra-libéraux, les économies dérisoires réalisées grâce au développement d'échanges toujours plus intenses dans une économie mondialisée ont conduit à un affaiblissement considérable de l'industrie dans nombre de pays européens (tout particulièrement en France) et à une dépendance envers des approvisionnements extérieurs (à l'Europe) en équipement médicaux qu'il s'agisse des médicaments et réactifs chimiques nécessaires, des masques, etc. (lire l'article Le ministre du déni). Hors en janvier la Chine et surtout la région de Wuhan, principal producteur mondial de masques et de principes actifs, paralysées par l'épidémie, étaient incapables de répondre aux commandes; lorsqu'elles l'ont été (partiellement) deux mois plus tard, elles ont largement fait monter les enchères. Il y a bien sûr une faute des occidentaux mais elle résulte de choix économiques répétés des années durant et bien avant 2020. En Europe il n'y a guère que l'Allemagne dont le réseau industriel se révéle suffisamment performant et adaptable, mais l'intégration européenne bien trop superficielle n'est pas au niveau des solidarités nécessaires entre européens. En espérant que nous en tirerons une leçon, elle a toutes les chances d'être au désavantage de la Chine.
3 Il est a peu près clair que les responsables politiques et même certains médecins occidentaux ont largement sous-estimé la situation, sans doute par ce que les épidémies les plus récentes (SRAS, grippe A H1N1) étaient restées quasiment circonscrites à l'Asie. La stratégie du laissez-faire n'a été adoptée que dans deux pays (Suède et Pays-bas), à la fois parce que le démarrage de l'infection y a été plutôt lent et surtout parce que ces pays disposent de possibilités de traitement et d'isolement des malades très limitées (par rapport au niveau de leur économie). Aux Etats-Unis, la politique de Donald Trump est pour le moins ambiguë, mais les états ont plus souvent la main sur les décisions que le pouvoir fédéral.
Selon des tests sérologiques effectués en avril après le pic de l'épidémie, 4,43 % des habitants de Wuhan étaient porteurs d'anticorps, c'est-à-dire que leur organisme avait réagi à la présence du virus. Rapporté aux 11 millions d'habitants de la ville, cela signifie que quelque 480 000 personnes ont été contaminées, soit presque dix fois plus que le bilan de 50 000 contaminations communiqué jusqu'à présent par les autorités.
Huang Yanzhong, spécialiste de santé publique au Council on Foreign Relations, un think tank américain.
↑ Alexandre Liagouras. 12 août 2021. La Suisse à la recherche d'un biologiste immaginé par Pékin. Libération.
↑ Investigate the origins of COVID-19 Science, DOI: 10.1126/science.abj0016.
↑ Observations d'un diplomate chinois en poste à Paris (Ambassade de la République populaire de Chine à Paris).
↑ Xiaolu Tang et al. 2020. On the origin and continuing evolution of SARS-CoV-2. National Science Review, nwaa036, doi.org/10.1093/nsr/nwaa036
↑ Peter Forster et al. 2020. Phylogenetic network analysis of SARS-CoV-2 genomes. PNAS first published April 8, 2020 doi.org/10.1073/pnas.2004999117
↑ Plus jamais ça. Imagine-t-on un montage du même type de discours de Xi Jinping consultable en Chine ?
↑ Ai Weiwei. 2020. Coronation. Documentaire de 2h. Critique de libération.
↑ L'ambassadeur de Chine en France convoqué. Ouest France.
↑ Comment la Chine a laissé échapper le coronavirus. Le Temp CH.
↑ Takeaways from internal documents on China’s virus response. Associated Press.
1b Donald Trump dans son insistance à utiliser les mots de virus Chinois (China virus) s'est montré très peu diplomate; et d'autres dirigeants populistes se sont malheureusement illustrés dans des discours similaires.
2 Il y a eu effectivement une grave faute qui a conduit à l'impréparation de la plupart des pays occidentaux; mais cette faute remonte bien en amont de la survenue de l'épidémie en Chine. L'aveuglement créé par le dicours dominant des ultra-libéraux, les économies dérisoires réalisées grâce au développement d'échanges toujours plus intenses dans une économie mondialisée ont conduit à un affaiblissement considérable de l'industrie dans nombre de pays européens (tout particulièrement en France) et à une dépendance envers des approvisionnements extérieurs (à l'Europe) en équipement médicaux qu'il s'agisse des médicaments et réactifs chimiques nécessaires, des masques, etc. (lire l'article Le ministre du déni). Hors en janvier la Chine et surtout la région de Wuhan, principal producteur mondial de masques et de principes actifs, paralysées par l'épidémie, étaient incapables de répondre aux commandes; lorsqu'elles l'ont été (partiellement) deux mois plus tard, elles ont largement fait monter les enchères. Il y a bien sûr une faute des occidentaux mais elle résulte de choix économiques répétés des années durant et bien avant 2020. En Europe il n'y a guère que l'Allemagne dont le réseau industriel se révéle suffisamment performant et adaptable, mais l'intégration européenne bien trop superficielle n'est pas au niveau des solidarités nécessaires entre européens. En espérant que nous en tirerons une leçon, elle a toutes les chances d'être au désavantage de la Chine.
3 Il est a peu près clair que les responsables politiques et même certains médecins occidentaux ont largement sous-estimé la situation, sans doute par ce que les épidémies les plus récentes (SRAS, grippe A H1N1) étaient restées quasiment circonscrites à l'Asie. La stratégie du laissez-faire n'a été adoptée que dans deux pays (Suède et Pays-bas), à la fois parce que le démarrage de l'infection y a été plutôt lent et surtout parce que ces pays disposent de possibilités de traitement et d'isolement des malades très limitées (par rapport au niveau de leur économie). Aux Etats-Unis, la politique de Donald Trump est pour le moins ambiguë, mais les états ont plus souvent la main sur les décisions que le pouvoir fédéral.
Mise à jour du 30 décembre 2020
Le nombre de personnes contaminées par le nouveau coronavirus à Wuhan, ville où est apparu le Covid-19 à la fin de l'année dernière, serait dix fois supérieur au bilan annoncé jusqu'ici par Pékin, selon une étude du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies.Selon des tests sérologiques effectués en avril après le pic de l'épidémie, 4,43 % des habitants de Wuhan étaient porteurs d'anticorps, c'est-à-dire que leur organisme avait réagi à la présence du virus. Rapporté aux 11 millions d'habitants de la ville, cela signifie que quelque 480 000 personnes ont été contaminées, soit presque dix fois plus que le bilan de 50 000 contaminations communiqué jusqu'à présent par les autorités.
Huang Yanzhong, spécialiste de santé publique au Council on Foreign Relations, un think tank américain.
Mise à jour du 12 août 2021
Dans un post sur un réseau social le 24 juillet, un biologiste suisse, Wilson Edwards attaque les Etats-Unis: "J'ai été informé que les Etats-Unis cherchent à discréditer les compétences des scientifiques impliqués dans la phase 1 de l'enquête de l'OMS menée à Wuhan et qu'ils tentent de renverser les conclusions du rapport. (...) l'administration Biden n'a pas ménagé ses efforts pour rétablir l'influence des Etats-Unis [à l'OMS]". Ces déclarations sont vite et largement relayées par les médias chinois. Sauf qu'après vérification de l'ambassade de Suisse à Pékin, aucun biologiste suisse de ce nom n'existe. Après intervention de l'ambassade, le compte Facebook de Wilson Edwards a été supprimé. Les articles de presse mentionnant ses citations sont dépubliés. Alors qu'une nouvelle vague épidémique frappe la ville de Wuhan et que de nombreux scientifiques invitent à ne pas négliger la piste d'un accident de laboratoire pour expliquer l'origine du Sars Cov-v2, la technique de la désinformation chinoise est toujours la même.↑ Alexandre Liagouras. 12 août 2021. La Suisse à la recherche d'un biologiste immaginé par Pékin. Libération.
↑ Investigate the origins of COVID-19 Science, DOI: 10.1126/science.abj0016.
↑ Observations d'un diplomate chinois en poste à Paris (Ambassade de la République populaire de Chine à Paris).
↑ Xiaolu Tang et al. 2020. On the origin and continuing evolution of SARS-CoV-2. National Science Review, nwaa036, doi.org/10.1093/nsr/nwaa036
↑ Peter Forster et al. 2020. Phylogenetic network analysis of SARS-CoV-2 genomes. PNAS first published April 8, 2020 doi.org/10.1073/pnas.2004999117
↑ Plus jamais ça. Imagine-t-on un montage du même type de discours de Xi Jinping consultable en Chine ?
↑ Ai Weiwei. 2020. Coronation. Documentaire de 2h. Critique de libération.
↑ L'ambassadeur de Chine en France convoqué. Ouest France.
↑ Comment la Chine a laissé échapper le coronavirus. Le Temp CH.
↑ Takeaways from internal documents on China’s virus response. Associated Press.
Classé dans: Covid 19 science