Depuis le départ en vacances de printemps rien n'a été fait au ministère de l'Education, rien, rien, rien: pas de capteurs de CO2 (pour évaluer le renouvellement de l'air); les masques sont toujours aux frais des parents; Les personnels ne sont pas vaccinés, sauf certains des plus de 55 ans (à demi-vaccinés comme le reste de la population, par un vaccin que les variants vont bientôt contourner).
La seule bonne nouvelle c'est que l'incidence à baissé chez les moins de 20 ans, contrairement à ce qu'avait annoncé le ministre (car les élèves se contaminent moins chez eux qu'à l'école), comme nous l'avions déjà mis en évidence; mais elle s'accompagne d'une mauvaise (nouvelle) car en réouvrant les écoles toutes choses égales par ailleurs, le taux d'incidence qui lui n'a pas baissé dans le reste de la population, ne peut qu'augmenter.
Pauvre France !
Chronique d'une catastrophe annoncée
Quand aux autotests à faire réaliser aux élèves de plus de 15 ans, les syndicats de personnels de direction ont jugé le protocole irréalisable par manque de moyens. Le ministère a trop longtemps considéré qu'investir dans la santé et en particulier recruter des infirmières scolaires en nombre suffisant était un "luxe". L'épidémie révèle aujourd'hui que ces personnels sont indispensables, ne serait-ce que pour gérer la détresse psychologique des élèves. Pour un lycée de 1000 élèves, à raison de deux séquences de 30 min par classe, il faut 58 h hebdomadaires pour programmer ces autotests en établissement en supposant que des salles en nombre suffisant soient disponibles (les élèves doivent être dos à dos ou face à un mur et à deux mètres de distance ou le test doit se faire à l'extérieur, il faut attendre 15 min le résultat). Il y a toutes chances que les tests se fassent à la maison ou pas du tout.
Big Brother is watching You
Jean-Michel Blanquer s'arc-boute sur les examens, en particulier en lycée: «les écrits de philosophie et l'épreuve du grand oral qui auront lieu à la fin du mois de juin.».
Le problème majeur est celui du grand oral: au delà de la complexité de son organisation dans le contexte sanitaire actuel, l'impréparation des lycéens, l'absence de critères d'évaluation clairs qui dépassent le biais d'une sélection fondée sur les pratiques sociales, rendent cette perspective extrêmement discutable !
Mise à jour: début mai, Jean-Michel Blanquer recule à nouveau sur l'épreuve de philosophie en expliquant que la note de l'écrit sera comparée à celle du contôle continu, et la meilleure des deux retenue. Mais les blocages de lycées mettant en cause le grand oral se multiplient et l'UNL appelle les lycéens à la grève lundi 10 mai.